A la rencontre de Jonathan BAUDOIN, Conducteur de travaux et chef de chantier

Découvrez le parcours professionnel de Jonathan Baudoin, ingénieur travaux de 29 ans avec dix années d'expérience dans le BTP. En tant que conducteur de travaux et chef de chantier, il orchestre la réalisation de projets complexes, dévoilant ainsi sa passion pour l'organisation de chantier. Mais quelles sont les qualités essentielles à la réussite dans ce domaine selon lui ? Laissez-vous intriguer par son témoignage sur la gestion simultanée des responsabilités et les défis quotidiens qu’il rencontre. Une histoire captivante de persévérance et de construction progressive....
Bonjour, pouvez-vous présenter votre parcours professionnel et évoquer vos expériences dans le domaine du BTP ?
Bonjour je m’appelle Jonathan Baudoin et j’ai 29 ans. J'ai accumulé dix ans d'expérience dans le BTP, notamment en alternance. Depuis septembre 2023, je détiens le titre d'ingénieur travaux. Mon parcours m'a conduit à évoluer dans les travaux publics, après une formation approfondie dans le bâtiment et le génie civil. Actuellement, je joue un rôle polyvalent en tant que conducteur de travaux et chef de chantier,
Quelles sont vos responsabilités dans votre poste actuel ?
Mon rôle consiste à orchestrer l'organisation des chantiers, une activité en constante évolution adaptée à chaque projet. Après la passation d'études de travaux avec un bureau d'étude, je prends en charge un dossier de chantier qui fait l'objet d'une présentation détaillée. J'effectue alors une contre-étude pour définir un planning, évaluer les besoins en matériel et en main-d'œuvre, ainsi que fixer un coût. L'objectif principal est d'optimiser la rentabilité en établissant un planning efficient et en assurant un suivi du chantier permettant de maximiser les profits de l'entreprise.
Mon champ d'action inclut la résolution des problèmes de sécurité, la gestion des aléas de chantier, et le processus se conclut avec la facturation établie à la fin de chaque mois en fonction de l'avancement des travaux.
Selon vous quelles sont les qualités requises pour exercer cette profession ?
Selon moi, la réussite dans ce métier requiert une compétence fondamentale : la gestion méthodique de l'organisation.
Cette approche rigoureuse de l'organisation, loin de rendre le processus complexe, permet de faciliter la gestion complète du chantier mais également assurer une fluidité incontestable à l'ensemble du processus.
L'intérêt technique est incontournable dans notre domaine en raison de son aspect spécialisé, amplifié par les évolutions constantes des lois environnementales. De plus, des compétences en gestion sont essentielles, car travailler avec des individus aux profils variés demande une adaptabilité constante. Dans notre quotidien, ajuster son discours en fonction de l'interlocuteur, qu'il soit client ou ouvrier de chantier, souligne l'importance cruciale de l'adaptabilité.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans tout cela ?
Ce qui me passionne le plus, c'est la notion de créer quelque chose de tangible à partir de rien. Voir une page blanche se transformer en des réalisations concrètes, comme des routes ou des bâtiments, procure une satisfaction immense. Ce qui rend le métier encore plus plaisant, c'est son impact local, car il mobilise une diversité de personnes, contribuant ainsi au dynamisme du réseau. Actuellement, je connais de nombreuses personnes, et échanger avec elles est une source d'enrichissement. Cependant, ce qui me séduit par-dessus tout, c'est le cœur même du métier : l'organisation de chantier. Au fil du temps, l'accumulation d'expériences permet la mise en place de mécanismes spécifiques. Cette dimension intellectuellement stimulante est cruciale pour moi.
Quel est le plus gros challenge que vous rencontrez au quotidien ?
Le défi quotidien réside dans la gestion simultanée des responsabilités de chef de chantier et de conducteur de travaux. Au-delà de la planification des chantiers, mettre en œuvre les prévisions et superviser une équipe de cinq personnes m'expose à une période très dynamique.
À long terme, mon objectif est de prendre en charge des chantiers de plus grande envergure, bien que la difficulté ne réside pas uniquement dans la taille du projet. Un petit chantier peut s'avérer tout aussi complexe qu'un gros, et vice versa.
Dans mon entreprise, le parcours typique pour un jeune ingénieur passe par la fonction de chef de chantier. Ayant été le premier à être embauché en alternance, j'ai d'abord suivi une formation pour devenir conducteur de chantier. Par la suite, de ma propre initiative, j'ai sollicité la possibilité d'assister un conducteur de travaux dans ses missions. Cette démarche a élargi considérablement mes horaires de travail, une réalité courante dans le statut cadre, où je travaille 12 heures par jour.
Pourquoi avoir choisi cette voie ?
En 2012, après l'obtention de mon bac scientifique, j'ai entamé ma recherche d'emploi dans le domaine de l'informatique. Cependant, la sédentarité inhérente à ces métiers ne m'a pas satisfait. Guidé par le désir d'une activité plus dynamique et influencé par mon entourage travaillant dans le BTP, j'ai naturellement décidé de changer de voie. J'ai opté pour un CAP maçonnerie en alternance au BTP CFA de Rouen, une décision visant à acquérir des qualifications facilitant mon accès à l'emploi.
Par la suite, j'ai poursuivi mes études avec un autre bac pro, puis un BTS en alternance, pour finalement décrocher un diplôme d'ingénieur au terme d'une formation de trois ans. Durant mon parcours, j'ai également eu l'opportunité de vivre aux États-Unis, une expérience des plus enrichissantes.
À travers ces alternances, j'ai exploré divers aspects du métier, plongeant dans des domaines complémentaires et enrichissants par leur complexité.
Actuellement, vous sentez vous dans votre élément ?
Oui, je me sens pleinement dans mon élément. Depuis toujours, que ce soit dans le bâtiment, les travaux publics ou le génie civil, l'essence fondamentale du métier demeure la même. Les nuances résident simplement dans l'organisation, qui varie d'un domaine à l'autre.
Avez-vous une anecdote à nous raconter par rapport au CFA de Normandie ? Et qu’est-ce que cela vous a apporté de suivre vos études dans cette institution ?
Sur le plan personnel, j'ai consolidé ma confiance en moi et confirmé mon choix professionnel. Au début, la réussite dans ce domaine me semblait abstraite, mais mes résultats, aussi bien en pratique qu'en théorie, ont validé mon orientation. De plus, au cours de mes études, j'ai tissé un réseau exceptionnel et bénéficié de l'accompagnement de professeurs passionnants, dotés d'une riche histoire et expérience.
Auriez-vous un conseil à donner à nos futurs diplômés ?
Poursuivez votre persévérance, car commencer humblement constitue la clé pour atteindre des sommets. Il est essentiel de s'appuyer sur des bases solides et de construire des fondations robustes pour progresser pleinement en harmonie avec vos ambitions.
Note du rédacteur
En ressortant de cet échange, je suis convaincu que Jonathan incarne véritablement la célèbre citation de Confucius : "L'homme qui déplace une montagne commence par déplacer les petites pierres." Sa détermination à commencer petit tout en maintenant une persévérance constante reflète la clé du succès. Jonathan met en évidence une philosophie qui démontre la possibilité de construire un avenir brillant en édifiant des bases solides. Sa vision et son engagement à surmonter les obstacles, pierre par pierre, ouvrent la voie à des réalisations significatives et durables.